Il est pour moi, ainsi que pour d’autres professionnels qui me ressemblent en philosophie et en acte, actuellement impératif de redonner une honnête définition de ce qu’est réellement un cheval d’école.
Car il est avant tout, un cheval… doté d’une constitution et d’un mental qui lui est singulier, comme tout être vivant sur cette planète.
Ses capacités physiques et psychiques possèdent la même échelle de valeur.
Le cheval bénéficiera de nombreux points de force, d’une constitution robuste, d’une belle ligne du dessus mais aussi d’un mental de guerrier, qui portera de l’intérêt dans chaque apprentissage, si seulement cet apprentissage est pédagogique, explicatif, adapté et cohérent.
Ce même cheval sera formé durant plusieurs années par un dresseur expérimenté et bienveillant, qui lui permettra d’acquérir un vocabulaire équestre étendu, autant dans le travail à pied, à la longe, aux longues rênes, au travail à l’épaule, en liberté ainsi qu’au travail à l’obstacle mais également dans le travail monté, en tapis et en selle pour travailler la position, en Dressage (en basse et en haute école) ainsi qu’à l’obstacle. (NB: cette définition concerne des exigences qui me sont propres).
Il ne pourra peut-être pas briller par son passage (quoi que…) ni dans les changements de pieds au temps, mais le piaffer et les changements de pieds isolés devront être enseignés avec une belle décontraction…
Au bout d’un minimum de deux années de formation, il pourra commencer à transmettre ce qu’il a appris aux élèves de l’enseignant.
Car l’enseignement devra bien évidement respecter son apprentissage.
La connaissance des différentes techniques, de l’intention ainsi que de la qualité d’assiette de l’élève (en suivant également le rythme de celui-ci), accompagnée des directives de l’enseignant, lui permettront d’évoluer et de faire évoluer, dans un cadre sécurisant pour tout un chacun.
Un bon cheval (d’école ou non) est un cheval bénéficiant d’un cadre de vie et de soins appropriés, d’une réelle complicité avec son dresseur pour que les cours qu’il assure, évoluent toujours de façon positives et bénéfiques.
Il continuera ainsi, à être formé par son dresseur plusieurs fois par semaine pour améliorer son éducation, sa locomotion, sa condition physique et psychique ainsi que faire progresser son vocabulaire équestre.
Par conséquent, il est donc difficile que le dresseur/enseignant puisse posséder plus de 4 voir 5 chevaux d’école s’il veut transmettre un travail de qualité, autant à ses chevaux qu’à ses élèves…. (sauf s’il est associé à d’autres personnes compétentes).
Il est donc difficile que les cours assurés utilisent plus de deux fois par jour le même cheval et par conséquent, le nombre d’élèves sera également limité…
En évidence, le coût d’un cours devra donc être adapté au travail et à l’implication de chaque enseignant…
Il n’est jamais trop tard pour redonner de la valeur à une belle équitation, qu’elle soit de compétition, de loisir et de plaisir, l’enseignant pourra enfin transmettre avec une implication grandissante, sa passion durant de longues années, préparer la relève avec tranquillité, et se sentir honnête avec ses chevaux et ses élèves tout au long de sa carrière professionnelle.
Son travail sera récompensé, humainement, équestrement, professionnellement et financièrement parlant.
Je sais bien que Rome ne s’est pas faite en un jour mais j’encourage tout un chacun à se respecter, à respecter ses chevaux et ses élèves.
De cette façon, les usines à chevaux-mobilettes s’effaceront pour laisser place à de belles écoles d’équitation, à taille humaine et équine ou le plaisir de tous convaincrait les plus réticents d’entre nous…
Qui m’aime me suive (également ceux qui ne m’aiment pas à partir du moment qu’ils aiment cette idée!)
Au plaisir de vous trouver très nombreux en France et ailleurs dans les prochaines années!
Gina Pitti,
le 29 mars 2017.